CHOISIR LA BONNE ORIENTATION
Bien qu’on en ait pas tous toujours conscience à l’instant T, le choix des études reste une étape décisive de notre parcours scolaire et de notre parcours de vie. Tout notre avenir professionnel ne se joue pas durant cette période, mais parfois, un mauvais choix peut venir appuyer sur notre conscience si toutefois notre choix ne nous convient pas après coup. C’est pourquoi il est important de savoir ce que l’on aime et commencer à se perfectionner dans un domaine qui nous plait, et ce, dès notre plus jeune âge. Car, je crois aux rêves qui deviennent réalité. Et bien que le chemin ne soit pas facile, il en vaut pratiquement toujours la peine.
Aujourd’hui, j’ai décidé de m’intéresser d’un peu plus près à l’orientation : Sport-Etudes. C’est un choix de parcours que je trouve très intéressant et qui de plus permet à la plupart des étudiants et élèves scolarisés dans cette voie, de progresser tout en restant focus sur leurs études. Bien sûr, allier sport de haut niveau et travail scolaire ce n’est pas évident tous les jours. Néanmoins, avec un peu d’organisation et beaucoup de volonté, on peut y arriver. En tout cas, c’est le cas pour Séphora Corcher, une jeune Judoka Guyanaise de 24 ans double médaillé de bronze. Séphora est une amie à moi, que j’ai eu la chance de connaître lors de ma dernière année de collège en Guyane française.
Séphora a bien voulu répondre à quelques-unes de mes questions et je lui en suis reconnaissante.
Vous trouverez sa petite interview en fin d’article. Je tiens tout de même à préciser que je ne lui ai pas posé de question concernant ses sélections et ses méthodes d’entraînement, car premièrement : Chaque discipline sportive à ses propres difficultés et si vous êtes intéressé par le sport-études pour une tout autre activité que le judo, cela n’aura pas grand intérêt. Deuxièmement, il est possible qu’entre-temps, tout ce qui concerne les méthodes de sélection aient évolué. Je ne veux pas inciter volontairement ou involontairement quiconque à mal s’entraîner. Et pour finir, ce qui différencie un grand sportif d’un sportif lambda et ça, tout le monde le sait plus ou moins, c’est avant tout la motivation, le talent, la persévérance et l’entraînement. Mon article vise principalement à donner de la motivation et un point de vue intérieur pour la filière sport-études. Donc, je n’ai pas voulu m’attarder sur tous les détailles « techniques ». Je vous invite à vous tourner vers des personnes expérimentées (entraîneurs, coachs sportif…) afin d’avoir tous les renseignements dont vous avez besoin.
Le plus important reste de se donner à 100% quelle que soit la discipline. Toutefois, j’espère que ces quelques questions pourront motiver et satisfaire ceux que l’orientation intéresse.
C’est quoi ?
La section sport-études est destinée aux jeunes désirant s’émanciper et atteindre un haut niveau dans un sport. Pour cela, du collège à la terminal, cette option allie entraînement sportif intensif et études. L’emploi du temps y est très condensé et le rythme est très acharné. Les débouchés de cette voie sont multiples, mais bien évidemment centrés sur le sport. Cette option n’est pas forcément l’option dont on parle le plus lors du parcours scolaire, car elle requiert un mental d’acier et une très grande organisation. Cela dit, elle est tout de même susceptible de plaire et d’éveiller dès le plus jeune âge une passion et un intérêt sérieux pour une discipline sportive, qui était jusqu’alors principalement pratiqué que pour s’amuser et pour le plaisir. Ce qui est intéressant, c’est que pratiquement toutes les disciplines (+ de 100) sont disponibles en sport-études. Ça va de la danse au hockey, en passant par le volley-ball et le judo, pour arriver au badminton.

Jusqu’à 15h d’entrainement/j attend pour les étudiants dans cette filière. Pour les familles nombreuses, tenir la cadence d’un ou plusieurs enfants en sport-études peut s’avérer être très difficile et contraignant. Pour le coup, c’est à l’enfant ou l’étudiant concerné que revient la grande majorité de son organisation. Réviser et faire ses devoirs avant ou après le sport ? Quel régime alimentaire requiert la discipline ? Le domicile familial se trouve-t-il prêt ou loin de l’école ? Comment concilier sa vie d’étudiant et réussir à trouver du temps pour soi, sortir avec ses amies et sa famille ? Tout ceci en ne négligeant pas sa scolarité et son activité sportive ? Tant de questions, toutes modulables selon l’individu concerné.
Me concernant, le volley-ball est la discipline sportive que je préfère et que j’ai préféré pratiquer. Cependant, je ne me serai jamais vu évoluer professionnellement là-dedans. Je ne pense pas avoir le mental nécessaire pour allier ces deux mondes (études et sport de haut niveau). Parfois, le talent ne suffit pas. J’étais très douée en athlétisme et mon entraîneur de l’époque (je devais avoir 12 ou 13 ans) avait furtivement évoqué la pratique de ce sport à haut niveau, mais je ne me suis jamais laissé tenter.
QUESTIONS & REPONSES

son compte instagram : beautyfo_97

1. Présente-toi en quelques mots (nom, prénom, âge, métier) : Je m’appelle Corcher Séphora j’ai 24ans, je suis en master 1 droit privé et j’évolue dans la catégorie des -48kg en judo. Suite à la pandémie, je suis sur les listes ministérielles en tant que sportive des « collectifs nationaux», j’ai malheureusement perdu mon statut de « sportif de haut niveau (SHN)» au bout de 8 années dans cette catégorie.
2. Raconte-moi ton parcours sportif et scolaire ? Quel(s) sport(s) as-tu pratiqué et à quel âge ? : J’ai quitté la Guyane à l’âge de 14ans pour intégrer un sport études dans un premier temps à Rennes où j’y ai effectué une seconde. Je décroche une médaille de bronze au championnat de France cadets ce qui m’a permis d’intégrer le pôle France d’Orléans, j’obtiens mon baccalauréat scientifique avec une mention et j’arrive au bout de quelques années à devenir numéro une de ma catégorie de poids. Grâce à cela j’intègre l’INSEP où les meilleurs français et françaises s’y entraînent. J’y décroche les deux plus belles médailles de ma carrière soit le bronze au championnat d’Europe et au championnat du monde juniors.
3. Quand es-tu tombée « amoureuse » du judo ? : Je suis tombée amoureuse du judo à l’âge de 6ans lors d’une activité sportive organisée par mon établissement scolaire « Jacques Lony ». J’y rencontre pour la première fois mon ancien entraîneur de club M.Emmanuel Éric qui m’a offert mon premier kimono et qui a réussi à convaincre ma mère de m’inscrire au judo.
4. Comment as-tu découvert que cette filière de sport-étude existait ? As-tu été orienté par une tierce personne vers ce choix ? : J’ai découvert la filière de sport études par le biais de mon ancien entraîneur Eric, qui avait déjà orienté une de mes compatriotes Linsay Tsang Sam Moi sur ce parcours de haut-niveau.
5. Quelles sont les qualités qu’il faut posséder selon toi pour être en sport-études ? : Selon, moi les qualités qu’il faut pour être en sport études sont : le courage, l’abnégation et la détermination.
6. Quels sont les sacrifices auxquels tu as dû faire face tout au long de ton parcours scolaire ? : Le plus gros sacrifice a été de quitter ma mère, très jeune j’ai eu à faire preuve d’autonomie afin de mener de front mon double projet.
7. Recommanderais-tu cette filière à une personne qui n’a pas réellement d’idée précise sur son futur métier, mais qui aime beaucoup le sport ou un sport en particulier ? : Je recommanderai cette filière les yeux fermés car c’est une expérience humaine enrichissante. Le sport pour moi est un vecteur de valeurs, où l’apprentissage de la vie en société est réel.
8. Une fois dedans, est-il facile et possible de faire marche arrière ou est-ce contraignant ? : Il est possible de mettre fin à sa carrière de sportif à tout moment. Cependant selon moi, il ne faut pas négliger la dimension études qui est indispensable pour une bonne reconversion.
9. Maintenant que tu es une judoka accomplie et je te souhaite de gagner encore plein de médailles et de récompenses, trouves-tu que l’enseignement que tu as reçu te sert encore aujourd’hui ? : Mon parcours de sportive de haut niveau a été très formateur. J’ai gardé dans ma vie de tous les jours: l’esprit compétitif et également la rigueur dans ce que j’entreprends.
10. Es-tu fière de toi ? : Je pense que je peux être fière de mon parcours malgré quelques désillusions sportivement parlant.